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14 février 2019

Numérique, c’est quoi ton #genre ? (Introduction)

Illustrations: Olga Fabrizio

Des pistes de lecture, d’écoute, de visionnement et de jeu dans les catalogues des Bibliothèques municipales et de la Bibliothèque Filigrane, ou sur Internet

Les pistes de lecture/écoute/jeu/visionnement autour du thème « Numérique, quel est ton #genre? » sont en ligne ici:
=> Pionnières du numériques
=> Le numérique a-t-il un genre?
=> Elles font le numérique
=> Internet, un mégaphone des luttes féministes
=> #balancetontroll
=> IntelliGenre artificiElle

Plus de 80 objets physiques (livres, disques, DVD, jeux vidéo) pour autant de liens vers des sources sur Internet : parmi les bibliographies publiées par les Bibliothèques municipales, celle-ci se singularise par son penchant pour les ressources électroniques. C’est le reflet de son thème : la Semaine de l’égalité en Ville de Genève, organisée avec le service Agenda 21-Ville durable, explore cette année les manières dont les rôles de genre se font et se défont dans les univers numériques. C’est également l’effet d’un paradoxe : les TIC (ces « Technologies de l’Information et de la Communication » qu’on continue à appeler « nouvelles ») apparaissent à la fois comme un territoire où l’absence des femmes est très alarmante et comme un domaine où leur présence s’exprime d’une façon particulièrement frappante.

En fait, les femmes aussi créent le numérique depuis les balbutiements de celui-ci, et elles continuent aujourd’hui. La première personne qui élabora un programme pour transformer une machine à calculer en appareil à traiter l’information (c’est-à-dire en ordinateur) est la mathématicienne Ada Lovelace, en 1843. Nos téléphones portables et réseaux Wi-Fi utilisent un système de codage développé par l’inventrice et actrice Hedy Lamarr en 1941. Une étude publiée en 2017 dans la revue scientifique PeerJ montre que les femmes sont jugées meilleures que les hommes en matière de codage informatique, à condition que les juges ne sachent pas que le code a été écrit par des femmes… Les trois premiers chapitres de cette bibliographie suivent ce fil, tentant de rendre visibles les femmes du numérique, mais aussi les processus (biais éducatifs, stéréotypes de genre, cultures d’entreprise…) qui les occultent et les écartent.

Les trois chapitres suivants s’intéressent à la manière dont les technologies électroniques sont utilisées comme des instruments de dénonciation, d’émancipation et de construction d’identités nouvelles, soustraites aux contraintes des rôles de genre. #MeToo, vaste dévoilement des violences sexistes et sexuelles dans tous les domaines de la vie, a trouvé son premier terrain d’expression sur Internet – et il s’agit sans doute du premier mouvement social dont l’appellation, en forme de hashtag, est elle-même un objet numérique. En faisant un pas en arrière (vers l’époque où le numérique était chargé d’espoirs utopiques) et un bond en avant (vers le futur de la science-fiction), le tout dernier chapitre plonge dans le cyberféminisme et dans l’imaginaire cyborg… Des pionnières électroniques aux femmes-déesses-machines des sagas stellaires, en passant par les militantes qui utilisent le Web comme mégaphone, il y a ici de quoi réimaginer le genre, le numérique et, à travers eux, le monde.


Les bibliothécaires et les médiateurs et médiatrices culturel-le-s numériques

Le programme de la Semaine de l’égalité 2019 (du 1er au 9 mars), organisée par le Service Agenda 21 et les Bibliothèques municipales, est toujours en ligne ici.